Le harcèlement scolaire est certainement l’un des phénomènes de plus en plus répandus dans toutes les structures de la société, mais avec les effets les plus inquiétants, c’est celui parmi les élèves. Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé, la Roumanie se classe troisième en Europe en matière de harcèlement scolaire.

Une statistique tout aussi grave est fournie par l’ONG Save the Children. Dans une étude nationale, il a été démontré que la moitié des élèves du collège et du lycée ont été à un moment donné victimes de harcèlement.

Cependant, les statistiques ne reflètent pas toute la réalité. Le harcèlement scolaire est un phénomène complexe qui entraîne des effets dévastateurs à long terme sur le plan psychologique et émotionnel, affectant considérablement l’aspect social de la vie des victimes. La peur, l’humiliation et la complicité imposée contribuent à la formation d’un environnement social vulnérable, où les relations interpersonnelles sont compromises.

Qu’est-ce que le harcèlement scolaire ?

Il n’existe pas de définition juridique du harcèlement, mais il implique un comportement hostile intentionnel, avec un déséquilibre de pouvoir. On parle de harcèlement lorsqu’une personne harcèle ou intimide constamment une autre. Le but de ce comportement est de causer un préjudice physique ou émotionnel.

Le harcèlement scolaire peut se produire à l’intérieur comme à l’extérieur des établissements scolaires, mais il est toujours généré par les relations créées dans cet environnement.

Quels types de harcèlement scolaire existent ?

Ce phénomène peut prendre différentes formes, notamment :

• Harcèlement verbal – se manifeste par des mots, parfois écrits, comprenant les moqueries, insultes, surnoms, commentaires sexuels, menaces, humiliations, etc.

• Harcèlement physique – implique intimidation physique, blessures, attaques en groupe, invasion de l’espace personnel, harcèlement sexuel, vol d’objets, etc.

• Harcèlement social – a des effets émotionnels dévastateurs, se réfère à la dimension sociale d’une personne. Il comprend la destruction de la réputation et des liens sociaux. Cela peut signifier exclusion et isolement délibérés d’un groupe, mise dans des situations publiques désagréables, sarcasme extrême, compromission du bien-être et du bonheur.

• Cyberharcèlement – avec le développement technologique, une nouvelle forme a émergé impliquant les réseaux sociaux et d’autres applications numériques. Ici se produisent des actions typiques du harcèlement verbal et social en ligne. Souvent, il s’agit d’images compromettantes d’un élève sur les réseaux sociaux, diffusion de fausses informations, usurpation d’identité et actions en son nom.

Quelles sont les motivations du harcèlement scolaire et qui peut en être victime ?

Les préjugés sont à la base de cette forme d’agression. Souvent, le harcèlement est lié aux caractéristiques physiques d’une personne. Malheureusement, de nombreux enfants sont victimes en raison de leur religion, ethnie, statut social, besoins ou handicaps.

Un enfant peut aussi être victime s’il présente :

• Faible estime de soi ;

• Tendance au repli ;

• Anxiété ;

• Manque de capacités d’autodéfense ;

• Absence d’amis, etc.

Les effets psychologiques et émotionnels peuvent être accablants. Les victimes souffrent de dépression, faible estime de soi, isolement social et même pensées suicidaires.

C’est pourquoi les parents et les enseignants doivent prêter attention aux signes de harcèlement. De nombreux élèves ne le signalent pas et le subissent en silence.

Quels sont les principaux signes d’un élève harcelé ?

• Vêtements déchirés ou objets endommagés (livres, téléphone, etc.) ;

• Blessures inexpliquées ;

• Hésitation à aller à l’école ;

• Perte d’appétit ou changements drastiques dans l’alimentation ;

• Insomnie, cauchemars fréquents ;

• Retrait, refus de communiquer ;

• Mauvaises performances scolaires ;

• Automutilation, etc.

Reconnaître ces signes est essentiel pour agir. Le harcèlement a de graves conséquences sur la santé des enfants et leurs familles. Les adultes doivent être conscients de l’impact traumatisant.

Quelles mesures les parents peuvent-ils prendre pour protéger leurs enfants ?

Parents, enseignants et autorités doivent collaborer pour prévenir et réduire cette forme d’agression, en appliquant des mesures de protection.

Il est primordial que les parents observent le comportement de l’enfant. Une conversation ouverte et honnête est la première étape, offrant empathie, soutien et compréhension inconditionnelle. Il est important que :

• Ils maintiennent une communication transparente sur les conséquences du harcèlement ;

• Discutent des stratégies assertives pour y répondre ;

• Encouragent l’enfant à agir rationnellement et correctement pour dissuader l’agresseur ;

• Transmettent les qualités particulières de l’enfant pour qu’il se sente valorisé.

Au niveau scolaire, des mesures nationales ont été adoptées pour prévenir et combattre le phénomène. L’accent est mis sur la sensibilisation et la création d’un climat scolaire positif.

Les mesures anti-harcèlement comprennent :

• Programmes d’information sur les causes, conséquences, prévention et gestion des cas ;

• Procédures d’intervention ;

• Surveillance constante des zones à risque via vidéosurveillance ;

• Implication des parents dans les sessions d’information ;

• Soutien psychologique aux victimes ;

• Évaluation équitable pour réduire les tensions.

Conclusion

Le harcèlement scolaire est un phénomène réel et croissant. Les élèves affrontent des problèmes émotionnels avec des répercussions même à l’âge adulte.

L’école n’est pas seulement un lieu d’accomplissements académiques, mais aussi d’apprentissage socio-émotionnel. Garantir un climat éducatif favorable et promouvoir des relations sociales positives est une priorité nationale.